L’Atelier International de l’Architecture Construite a été créé afin de développer une pédagogie de l’enseignement de l’architecture en prenant en compte les exigences de la matière. C’est l’Architecture Construite comprise comme poursuite des lignées d’Eupalinos, de Pierre de Meaux ou de Brunelleschi.

Il s’agit d’une compétition amicale où professeurs et étudiants veulent progresser «ensemble» (INSIEME) avec l’avantage de mobiliser les étudiants pour faire le meilleur projet possible, et la consécration d’un Prix ou d’une Mention qui seront utiles pour entrer dans la vie professionnelle ou solliciter la possibilité de continuer les études dans des écoles étrangères.

Le principe de ce Concours est de faire concevoir par les étudiants durant un cycle universitaire un projet commun (programme et site) et d’en comparer les résultats. Ces projets sont intégrés au cursus des écoles. En France, ce sont des projets de fin d’études (PFE) qui donnent le titre “ d’architecte d’État ” et sont présentés au début de Juillet. Les étudiants poursuivent et affinent leurs projets pour le Prix de Septembre.

Ce concours est l’occasion d’une part de vérifier par comparaison le niveau de savoir des étudiants des différents établissements, autour du travail commun d’un semestre, et d’autre part de créer une structure forte de coopération internationale, afin de favoriser l’adaptabilité des futurs architectes à différents contextes internationaux. 

Les professeurs de différents pays, eux-mêmes professionnels ont décidé de travailler ensemble afin :

• De promouvoir la conception architecturale intégrant les apports de la technique.
• D’étalonner le savoir respectif des étudiants en architecture en fin d’études dans différents pays.
• D’orienter les enseignements en fonction des projets présentés et des les amender afin de les optimiser.

Toutes les équipes se retrouvent sur le site objet du concours au début du mois de mars. Ensuite chacune retourne concevoir son projet. Puis les écoles se réunissent de nouveau en septembre. Les projets sont alors présentés et jugés, un prix est décerné. Les projets font d’une part l’objet d’une exposition itinérante et ont été présentés, en particulier, à la biennale de Venise en 2008, et d’autre part, d’un ouvrage qui perpétue la mémoire de ce travail et en permet la médiatisation.

C’est une compétition amicale ou tout le monde progresse ensemble. L’enjeu est d’apprendre de tous en donnant le meilleur de son propre savoir. Le Prix de l’Atelier International ouvre ainsi le regard des étudiants sur d’autres pratiques, d’autres cultures et d’autres possibilités professionnelles.

Les membres du Jury International sont des professeurs des écoles et universités, des architectes de renommée internationale (Nicholas Grimshaw, Otto Steidle, Ottavio di Blasi, Zui Kai, Ian Ritchie ….), des responsables politiques ou administratif ou industriel (Monsieur le Maire d’Auch, Monsieur le Maire de Venise, l’Inspecteur général directeur de la MRAI ….). Ceux-ci argumentent et reposent leurs délibérations sur le potentiel de chacune des équipes en fonction du  projet  soumis à concevoir un projet  original capable d’intégrer et d’assimiler les techniques contemporaines environnementales comme outils de la conception architecturale. Il s’agit, pour évaluer la qualité des projets, de les étalonner, de discerner les excellences … et les défaillances par comparaison avec le travail d’autres écoles.

Les  projets présentés aux collectivités, sujets du Concours, permettent à celles-ci de disposer d’un remarquable enrichissement de leurs réflexions pour l’aménagement futur du site étudié.

Cet atelier englobe plusieurs questions :

Comment revenir à la notion que le travail de l’architecte débouche sur une œuvre bâtie – qu’ainsi il doit intégrer les contraintes de la matière ?

Concevoir l’architecture à partir de matériaux manufacturés disponibles et de techniques bénéficiant du savoir technique de l’industrie.

Comment intégrer la notion d’évolutivité du bâti – un « immobilier moins immobile » ?

Concevoir un système poteau – poutre acier … qui entraîne l’utilisation de produits plats acier en planchers et enveloppe (façade + couverture), transformable.

Comment réduire la pénibilité du chantier ?

En rendant le chantier propre (sans eau) et les matériaux moins lourds.

Comment intégrer les notions environnementales de base : économie d’énergie, économie d’eau, matières recyclables, confort acoustique ?

Économie d’énergie par le recours systématique aux isolants, système d’assemblage à sec, matériaux recyclables (acier) effet masse ressort masse. Ce questionnement qui concerne la manière de concevoir à partir d’une réflexion sur les exigences contemporaines était également lié aux préoccupations pédagogiques.

Comment enseigner les SCISL (Systèmes Composites Interactifs Secs et Légers) comme outil d’une « autre » Architecture ?

Il est question d’établir la base d’un savoir architectural et technique de niveau international. Les tremblements de terre, les désordres dus aux vents, la disparition ou l’absence d’eau, le gel pendant plusieurs mois de l’année, la pénibilité de la mise en œuvre sous intempéries, la gestion des déchets sont des problèmes universels, qui permettent d’élaborer des solutions techniques et architecturales au niveau mondial.